Résumé
Notre système de dialogue social est à bout de souffle : il ressort d’un bilan contrasté que si, dans les entreprises, le dialogue social avec les représentants du personnel fonctionne plutôt bien, la négociation collective au niveau interprofessionnel et au niveau des branches connaît un passage à vide. Cette inefficacité tient notamment à un archaïsme du système de représentation et de négociation. Cinq syndicats de salariés bénéficient d’une présomption irréfragable de représentativité, ce qui leur permet de négocier et de signer des accords collectifs, alors que leur influence auprès des salariés est très inégale. Par ailleurs, d’autres syndicats qui ne sont pas légalement représentatifs mais dont l’aura augmente sur le terrain rongent leurs freins. En conséquence, afin de tenir compte d’une sociologie des relations professionnelles considérablement modifiée depuis les années 60, des pistes de réflexion doivent être explorées. En l’occurrence, fonder la représentativité réelle des syndicats sur des élections au niveau de l’entreprise et sensibiliser les dirigeants à la nécessité de motiver leurs décisions peuvent constituer des conditions préalables à l’amélioration de la démocratie sociale. Tel est le défi de la modernisation qui permettrait d’avancer avec les partenaires sociaux vers un dialogue social plus efficace et plus légitime rendu indispensable par la mondialisation.
Enregistrement audio de la conférence
Télécharger le fichier mp3
Transparents
Transparents